Palais de Justice Paris Tolbiac

Pas perdus.
La justice capitale dans une nouvelle histoire de quartier, de ville.
Un bâtiment emblématique tout proche, la Grande Bibliothèque, place l’enjeu urbain au delà des supra-signes qui ponctuent la ville.
Un site comme articulation, interface d’histoires et rupture topographique.
Une halle industrielle construite par Freyssinet au début du XXème, une histoire du béton conservée comme une trace. Mais elle reste une halle. Elle conserve son volume. Peut-on continuer à dévoyer, remplir et aseptiser ? Parking souvent, Place publique quelquefois, cet espace est la chance du site pour s’affranchir de la banalité des reconversions. Juste ce qu’il manque à Paris.
Une justice moderne de la capitale qui s’ancre dans la terre. Trois tours qui offre un espace rationalisé pour ceux qui œuvre à l’institution judiciaire.
Une nappe haute à plus de 30 mètres abrite les salles de délibération. Vue de la ville, elle s’affranchit du contexte.  Elle met en communication tous les services et irrigue tout le tribunal.
Le tout émergeant de la terre, là où elle avait disparu, traversant partiellement la halle pour mieux la reconquérir. Le tribunal à enfin un contexte dans la ville « à l’image de la justice dans notre société ». Accessible et indépendante. Visible et protégée. Enthousiaste et sereine.
Monter haut, ici, ce n’est pas pour générer du vide. Bien au contraire, c’est multiplier les interconnections dans un tissu accidenté. C’est gérer les échelles d’un énorme programme qui ne néglige pas ses contacts avec la ville.
Les entrées basses (niveau halle) et hautes (niveau avenue de France)  sont rassemblées sous une grande volière. Un jardin d’Eden qui affirme la transition entre la ville et l’institution. Un univers sensitif pour constituer un espace public en rupture avec un académisme  qui plonge tout dans le formol.

Enthousiasme
Changer la ville c’est juste la continuer. Refuser l’embaumement  qui mène fatalement à la décadence. Paris est constituée d’un grand nombre de constructions banales, principalement des immeubles d’habitation. On propose pour le quartier Tolbiac, une juste plasticité de l’architecture banale, voire l’extraordinaire banalité pour scénographier la  présence monumentale du tribunal de Paris. La trame urbaine se compose simplement à partir du rabattement du monument. Les larges voies cadrent sur les tours  et face à l’entrée principale une grande esplanade, un square ou un jardin vient former le parvis de l’institution publique, face à la TGB.
Les îlots sont traités comme des masses compactes, des formes unitaires. Ils sont perforés par des formes plus complexes qui sans détruire la compacité d’ensemble permettent de développer une grande variété de typologies d’espaces intérieurs,  de passages, de cours  fermées ou ouvertes.
Comme dans les quartiers complexes et sédimentés des anciens faubourgs, comme dans le Faubourg Saint Antoine, la vie se développe dans l’intériorité. Dans la verticalité se superposent les éléments de programme, activités et équipements publics en contact avec les rues et les cours, dans le socle des immeubles, puis les bureaux, et dans les étages plus élevés, les logements, avec des penthouses dans les toitures. Ce dispositif permet de créer de la mixité à l’échelle de l’immeuble et de gérer des plateaux de différente dimension en fonction des occupations.
Les toitures sont plissées et forment des origamis, créant une inquiétante étrangeté entre un univers reconnu des toits parisiens et un sentiment  d’inconnu, qui enracine l’invention dans le réel. Ces toitures formeront le premier plan de la salle des pas perdus, cette si fascinante vue du skyline Parisien.

 

Équipe    José Morales, architecte mandataire / Gilles Sensini, architecte urbaniste/ Sériès&Sériès
Maître d’ouvrage    Ville de Paris
Concours d’idées   2006

 

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